Paris froidement pensé
Je crois que je suis toute pourrie et le froid continue à me mordre les doigts avec constance c'est un chien enragé. Et puis j'ai très très peur j'ai inventé une théorie désespérante selon laquelle la formulation individuelle du bonheur n'a rien à voir avec nos désirs mais uniquement avec notre instinct de survie. Selon cette puissante théorie, où que tu mettes un être humain, il fera en sorte d'y trouver du bonheur sinon la vie est invivable. Le problème c'est quand tu passes le même être humain d'un endroit à l'autre. Obligé de reformuler sa conception du bonheur, de la réadapter à son environnement, il voit bien l'artifice, que ça n'a rien à voir avec toutes ces conneries du Moi profond, de la Réalisation de soi en Super Individu.
Un exemple au hasard : Super Individu, tu le mets sur le pavé parisien, il déteste ça. Mais au fur et à mesure, il s'habitue et il parvient même à se convaincre qu'il aime bien, il s'y trouve des ambitions à la mesure de sa petite vie (ne la jugeons pas). Les trottoirs deviennent des falaises où on chope le vertige, Paris-Plage un océan. On finit par attraper des ambitions comme ailleurs des dérangements intestinaux. Des ambitions vénériennes de salon parisien. Avec des gens très très bien qui parlent de philosophie. Par exemple. Où de n'importe quoi de cliquant. Attention, hein, je ne critique pas. C'est bien. C'est bien mais c'est désespérant. Puisque mon cerveau sait ce qu'il fait je sais pas comment mais j'aimerais suivre débusquer tous les courts-circuits émotionnels qu'il provoque pour en arriver à ce résultat, te faire aimer la merde que les circonstances mettent sur la table.
A Paris, Mzungu Dollar fait des variations sur la Théorie des climats et boit trop le soir.
